Sur la route...

mardi 21 avril 2009

Ramassage de pommes, suite.... et fin!


Il y a quelque jours je me suis donc essayé au ramassage de pommes. Départ à 7h15 du matin avec la voiture de jonathan, un français de 21-22 ans qui ramasse les pommes depuis plus d'un mois déjà. Dans la voiture il y a aussi Ming, un malaisien super sympa, et un Taïwanais. Eux aussi débutent dans le ramassage de pommes. Après une rapide explication de comment conduire un tracteur, on attaque la journée vers 8h45. On travaille par équipe de 2 ou seul. Je travaille avec Jonathan. Le boulot est "simple", on a "sac à ventre" (=inverse du sac à dos!) que l'on remplit de pommes et quand le sac est plein (20 kilos), on le vide dans une des 3 caisses sur la remorque du tracteur (1 caisse pleine = 500 kilos de pommes).

En milieu de journée j'ai trouvé le moyen de planter le tracteur.... à savoir que pour avancer il faut pousser un levier qui relève la remorque ; j'ai trop poussé le levier, du coup, quand j'ai avancé, 2 caisses de 500 kg et une troisième remplit au quart ont glissées pour finir par terre.... On a mit bien 45 minutes à 5-6 pour remonter les caisses sur la remorques en usant de systèmes D....

Les arbres sur lesquels on travaille sont plutôt vides, peu de pommes à ramasser. le salaire est de 39 dollars brut par caisse de 500 kg (environ 14 euros net), il sera augmenté de 15% le lendemain ; c'est la variété de pommes la mieux payée, les autres étant payées entre 26 et 33 dollars brut selon le type de pommes et selon la "générosité" du fermier.... Dans la journée, qui se termine à 18h (par choix, on aurait pu arrêter vers 16h45), on remplit 5 caisses de 500kg, soit 2,5 tonnes de pommes. Jonathan travaillant plus vite que moi, il est payé pour 3 caisses et moi pour 2. Salaire net de la journée : environ 70 dollars net, soit 30 euros au cours du jour, pour 9 heures de boulot ; jonathan me dit bien qu'il ne faut pas faire la convertion en euros mais je ne peux pas m'en empêcher... donc si on parle en dollars, çà fait du 7 dollars par heure net, le salaire minimum étant à 10 dollars net.

Ming et la taiwanais ont remplit 3 caisses dans la journée (ils ont arrêtés vers 16h30), autant dire que leur salaire est bien maigre.... la taiwanais abandonne, il ne reviendra pas demain. Le soir dans la voiture lors du retour au backpacker il est tellement crevé qu'il s'endort dans la voiture sur un trajet de 10km, on doit le réveiller en arrivant.... Ming m'avouera le lendemain qu'il a faillit abandonner aussi. Voilà pourquoi il est facile de trouver un boulot dans le ramassage de pommes, parce qu'il y a pas mal d'abandons!

Dans le ramassage de pommes, certains arrivent à gagner de l'argent. Les plus forts ramassent jusqu'à 8-10 caisses de 500 kg par jour les meilleurs jours, soit jusqu'à 5 tonnes!!! Autant dire que pour moi c'est de la science fiction.... Ils ne sont pas nombreux à encaisser un tel rythme.... Même avec de bons arbres, je me vois très difficilement dépasser les 4 caisses par jour, çà serait même plutôt 3, 3 et demi, ce qui semble être la moyenne par personne.

Le lendemain matin il pleut presque, jonathan appelle notre "superviseur" pour savoir si on va travailler ou pas. On arrive vers 8h15-8h30, on est les premiers sur place. Le prix de la caisse de 500 kilos pour la variété de pommes que l'on ramasse depuis hier est augmenté, il passe de 39 dollars à 45. Je mettrais 3-4 heures à comprendre pourquoi... en fait les arbres sont vides, il n'y a rien à ramasser, entre 9h et 14h on arrive péniblement à remplir 2 caisses à 2.... enfin on ne va pas se plaindre, dans certaines fermes le prix de la caisse de 500kg est à 26 dollars brut, quelque que soit la variété de pommes. Jonathan demande que l'on soit payé à l'heure aujourd'hui, sinon on ne va pas gagner grand chose... Le chef n'est pas vraiment chaud pour... Il en parlera au patron ce soir.

A 14h, jonathan m'apprend que sur un mois de ramassage de pommes il gagne moins que le salaire minimum en Nouvelle Zélande, qui est de 12,5 dollars brut, 10 dollars net, le SMIC local quoi! Je me refuse à travailler pour un salaire qui est inférieur au SMIC local, par principe. Je décide d'abandonner, je vais voir notre "chef" pour lui dire que j'arrête là... "Why?"..."because i need money and i can't get money with apple picking". Là il me répond que demain on commence à ramasser un variété de pommes avec beaucoup de pommes sur les arbres, ce que je savais déjà, ce à quoi je réponds que je ne pense pas que çà change grand chose à la situation...... d'ailleurs depuis 2 jours Ming travaille avec Jonathan et à tous les 2 ils ont remplit 6 caisses par jour les 2 derniers jours, à 33 dollars brute la caisse, ce qui fait toujours un salaire inférieur au SMIC local......
Hier soir je me suis pris une réflexion en pleine gueule au backpacker disant que j'étais pas motivé.... c'est sur que travailler pour un salaire inférieur au Smic local, çà me motive moyen et surtout c'est plus que malsain ; mais tant que les fermiers trouveront des argentins, des gens des îles voisines ou des gentils petits français de 20-25 ans prêts à accepter n'importe quel salaire pour pouvoir rester un an en Nouvelle Zélande, je vois mal les salaires augmenter..... A force d'accepter n'importe quel boulot à n'importe quel prix, on tire les salaires vers le bas, c'est l'histoire des pauvres qui deviennent de plus en plus pauvres et les riches de plus en plus riches...... Ca me rappelle une amie qui était serveuse au black dans un restaurant en France, salaire : 5,5 euros par heure, et çà se passe en France.


Après oui, il est possible de gagner un salaire "correct" en ramassant les pommes, mais au délà d'une question de motivation il faut être sacrément rapide et surtout costaud. Un belge remplit 5 à 6 caisses par jour à lui tout seul, c'est énorme. Jonathan sait qu'il ne peut pas dépasser les 4 caisses par jour, où à peine plus (et je pense qu'ils sont peu nombreux à dépasser 4 caisses par jour), il bosse depuis plus d'un mois pour pouvoir acheter son billet d'avion pour rentrer en France.

Anecdote : quand j'ai quitté la ferme vers 14h, je suis rentré en stop. Après seulement 4-5 minutes une voiture s'arrête, c'est le propriétaire de la ferme.... Je ne lui ai pas décroché un seul mot en 10km.

Jeudi je tente l'expérience du ramassage de kiwis dans une toute petite ferme. Un argentin, qui loge dans mon backpacker, travaille dans cette ferme depuis 6-7 semaines. Apparemment le fermier est honnête et il paye correctement. J'attends de voir. J'étais à 2 doigts de partir à Wellington, un français avec qui je suis en contact depuis plusieurs semaines vient d'y trouver un emploi dans un restaurant indien, payé 14 dollars par heure au black avec nourriture à volonté, mais il a de la chance, généralement c'est 12 dollars plutôt que 14.

Pour changer de sujet, on va parler du phénomène facebook! Et là c'est impressionnant, sur la dizaine de mes "co-locataires" au backpacker, TOUS (sauf peut-être un argentin) ont leur page facebook qu'ils alimentent régulièrement de photos et autres. Je suis un des rares à résister au phénomène, sans doute parce que je suis trop vieux! A une époque pas très éloignée, les gens échangaient leurs adresses postales, plus récemment leurs adresses mails, et aujourd'hui on échange sa page facebook et on devient "ami" sur facebook avec des gens que l'on a parfois croisés une seule journée en voyage et que l'on ne reverra plus jamais.

Je suis toujours surpris par le climat très agréable, on est fin avril, ce qui correspond au mois d'octobre en France, et la température est facilement de 20 degrés, faut dire aussi que je suis dans une des régions les plus ensoleillée du pays! Donc à partir de jeudi je ramasse les kiwis sous le soleil, en espérant que çà dure, aussi bien le soleil que le ramassage de kiwis!

1 commentaires:

Paski a dit…

Eh bien alors ?!
Qu'est-ce que tu deviens ? Tu es enfoui sous une montagne de pommes ou autres abricots ??